Vanneau huppé (2023)

Ils sont là. Au milieu de la Loire. Des années que j’attendais de les observer pour pouvoir me lancer dans leur pliage. Quels oiseaux magnifiques ! Ils passent des heures sur les rochers, imperturbables, l’eau peut bien filer si elle le désire… Non loin de là je suis convié aux Universités de la Citoyenneté Ecologique. Alors au milieu des discussions passionnantes (mais néanmoins très intellectuelles) autour de la décroissance, de la transition, des nouveaux récits,… je décide de parler d’eux. Lorsque le micro se retrouve entre mes mains, je change un peu ce que j’avais préparé, et je convoque les vanneaux huppés posés au milieu du fleuve à 200 mètres d’ici, la mésange bleue qui est passée derrière le carreau quelques minutes plus tôt. Les 150 personnes devant moi semblent retrouver des couleurs. Lorsque le cerveau bouillonne, cela fait du bien d’entendre parler du vivant ! Je leur raconte alors que 3 jours plus tôt j’ai passé une journée entière avec les Gypaètes. Je leur dis le froid, la neige qui fouette mon visage, les pieds qui ne bougent plus, je leur dis l’amour que je porte pour ces oiseaux, la joie de les attendre et l’euphorie de les observer. A chaque pause je suis allé les voir, ces vanneaux huppés. Ils étaient toujours là. Quand j’ai retrouvé mon atelier, je me suis lancé sur leurs traces. Et il me semble bien en avoir trouvé un entre les plis d’une bande de papier. Une seule différence avec l’oiseau, le vrai : quand le vent souffle, seule la huppe de l’oiseau virevolte avec élégance, alors que l’origami s’envole tout entier !

Plié à partir d’un rectangle de papier Arches (185 g/m²)